• Veuillez trouver l'affiche réalisée par Olivier Pichard, le graphiste des Services Culturels de l'Université de Bordeaux 3. Il s'est en partie inspiré d'images du tournage d'une partie filmée mettant en scène le monde des blancs dans les phantasmes des noirs.


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  • Ce spectacle est le prolongement du travail de traduction du collectif « Passages » de l'Université Michel de Montaigne, qui a entrepris en 2006 un projet de traduction original : une comédie musicale de Derek Walcott (Prix Nobel). L'oeuvre est inédite en anglais. Elle a été retranscrite par un membre de l'équipe du collectif à partir des manuscrits conservés dans les archives de l'Université de Trinidad, île où Walcott et son frère avaient fondé une troupe de théâtre. 

    L'équipe de traducteurs...

    Collectif « Passages », Pays Anglophones, Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3, dirigé par Nicole Ollier. Le collectif est issu de CLIMAS (EA 4196), dirigé par Charles-Yves Grandjeat.

    Stéphanie Benson
    Agrégée d'anglais, elle prépare un Doctorat et enseigne comme ATER à l'Université de Bordeaux 4, intervient également à Bordeaux 1 et dirige à Bordeaux 3 des ateliers d'écriture pour les étudiants du Master Professionnel de traduction depuis sa création. Elle a rejoint le collectif de « Passages » en septembre 2008. Née en Angleterre, où elle fait des études de psychologie et russe, elle s'installe en France où elle écrit en français une oeuvre d'une cinquantaine d'ouvrages, romans essentiellement ; cinq d'entre eux sont couronnés de prix littéraires. En 2000, elle crée la série Epicur aux éditions du Seuil, aujourd'hui traduite en plusieurs langues, et en 2002, le premier éco-polar. Parmi ses nombreuses contributions à divers genres littéraires, figurent des pièces de théâtre dont des pièces radiophoniques pour France Inter et France Culture ainsi qu'une collaboration d'écriture de scénario pour Canal Plus. Elle a traduit Les Aventures de Sherlock Holmes (Milan, 2002 et 2003) et Crow Killers de Scott Phillips aux éditions Ours Polar (Tueurs de corbeaux, 2006).

    Éric Burel
    Eric est professeur de collège, inscrit en Master, traducteur de longue date , The X Files (série) Hughes Grant, The Goblins, Les Gobelins (J'ai Lu, 1996) et une nouvelle de Rose Tremain, « La Traversée du héros Montjoy ».

    Dominique Chancé
    Maître de conférences habilitée à diriger les recherches en littérature comparée, enseigne à l'Université Michel de Montaigne en Littératures francophones, elle est auteur, notamment, de :
    - L'auteur en souffrance, essai sur la position et la représentation de l'auteur dans la littérature antillaise contemporaine, Puf 2000.
    - Poétique baroque de la Caraïbe, Karthala, 2001.
    - Édouard Glissant, « un traité du Déparler », Karthala, 2002.
    - Les Fils de Lear, É. Glissant, V. S. Naipaul, J.E. Wideman, Karthala, 2003.
    - La Pensée de Rémy Nainsouta, «Sésame ou les clefs de la prospérité créole», Karthala.

    Christophe Ladan
    A collaboré à la traduction de la pièce d'Idwig Stéphane, Le Matin du long couteau à Euroland pour le Royal London Theatre en 2007. Il oeuvre dans un collège à la mise en scène de Shakespeare, a organisé un séjour thématique à Stratford Upon Avon, étudié Richard III en partenariat avec une troupe de théâtre, adapté le Songe d'une nuit d'été pour des élèves de collège auxquels il fait jouer des extraits avec sa mise en scène.

    Sophie Léchauguette
    Enseigne à l'Université de Bordeaux 1, ainsi qu'en Master 2 de traduction littéraire et métiers du livre à l'Université de Bordeaux 3, auteure de nombreuses traductions en Beaux-Arts, Sciences Humaines publiées aux éditions Somogy, Thames & Hudson, Assouline, Serge Guilbault, Novedit, Parragon, Zulma, Flammarion Soline, Könneman, Hachette ainsi que des traductions audio-visuelles et des guides de voyages. Elle est inscrite depuis peu en thèse de doctorat en traductologie.

    Caroline Marquette
    Caroline Marquette, membre active de CLIMAS, est allocataire-monitrice à l'Université Michel de Montaigne où elle écrit une thèse de Doctorat sur l'auteur américaine d'origine irlandaise, Joyce Carol Oates.

    Nelly Mok
    Membre active de CLIMAS, est ATER à l'Université Michel de Montaigne et jeunes chercheurs actives. Jeune chercheuse active, elle prépare une thèse de doctorat sur la révision du canon dans la littérature d'initiation sino-américaine. Elle est l'auteur d'un article en ligne sur « Peintures hawaïennes d'inspiration vaudou », Transatlantica, revue d'études américaines en ligne.

    Nicole Ollier
    Professeur à l'UFR des Pays Anglophones de l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3, auteur d'une thèse sur Mark Twain (Montpellier III) et d'une thèse de Doctorat d'État sur les Voix helléniques aux É tats-Unis (Sorbonne Nouvelle). Elle enseigne la littérature américaine à l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3, avec un accent sur la poésie et sur les études de genre, les littératures minoritaires et plus récemment s'est intéressée aux écritures caribéennes et à Derek Walcott sur lequel elle a écrit quelques articles, certains à paraître :
    - « ‘Homecomings without home' in Derek Walcott's poems », intégré dans les travaux d'un colloque international sur les Diasporas à l'Université de l'UWI à Mona en Jamaïque, juin 2006.
    - « Derek Walcott fait feu/flèche de tout bois », colloque international « Quels modèles pour la Caraïbe ? », Université des Antilles Guyane à Schoelcher (Martinique), 10-12 avril 2006 co-organisé par la PUCMM de Santo Domingo, le Centro León de Santiago de Los Caballeros, l'Université des Antilles Guyane à Schoelcher (CELCAA & CRPLC) & l'Université Bordeaux 3 (Caraïbe Plurielle & CARHISP)
    - « Derek Walcott : Quel retour pour le poète exilé ? », Élites et intelligentsias dans le monde caraïbe Les Élites de la Caraïbe », Cahiers de Caraïbe Plurielle n°2, L'Harmattan, 2008.
    Elle a dirigé la traduction et la publication du Canto d'Ulysse, recueil de poèmes de l'Irlandais Harry Clinton (PUB, 1996).
    Elle enseigne également la traduction et la traductologie en Master et en Master 2 Professionnel et traduit depuis de très nombreuses années, collectivement et singulièrement, principalement de la poésie, de l'anglais et du grec. Elle a aussi traduit un certain nombre de textes pour le Musée du CAPC et pour un Ministère. Elle a proposé en 2007 la création du Collectif « Passages » dans le sein de l'équipe de recherche CLIMAS et le dirige. Elle préside également l'association « Passages en voix » créée pour les besoins de la production.


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  • Vendredi 14 novembre à 16h30, l'association de l'Université Michel Montaigne, Passages en voix présentera des extraits chantés de son spectacle Marie Laveau d'après l'œuvre originale de Derek Walcott, à l'occasion du Colloque «Emancipation(s) caribéenne(s)» organisé par le PPF Caraïbe Plurielle au Musée d'Aquitaine.

    Cette « avant-première », présentée par des étudiants chanteurs et musiciens, viendra illustrer l'intervention de Nicole Ollier, Maître de conférences et présidente de l'association, concernant le regard ambigu de l'auteur caribéen Derek Walcott sur l'émancipation de la prêtresse vaudou qu'était Marie Laveau. Elle précédera une série de représentations de la comédie musicale dans son intégralité, au cours du printemps 2009.

    Infos pratiques
    Musée d'Aquitaine : 20, Cours Pasteur à Bordeaux  // Accès : Tram B arrêt Musée d'Aquitaine


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    Né en 1930 à Sainte-Lucie, à quelques encablures de la Martinique, écrivain précoce qui fit paraître ses premiers recueils et ses premières pièces avant d'avoir vingt ans, Derek Walcott appartient entièrement à cette génération avec laquelle on peut dire que la littérature des Caraïbes est née. Si la réputation du poète Walcott n'est, depuis le Prix Nobel (1992), plus à faire, c'est pourtant au théâtre qu'il consacra l'essentiel de son énergie, produisant une quarantaine de pièces trop méconnues, et la publication est souvent restée en souffrance. Proprement carnavalesque, ce théâtre ne cesse d'inverser les rôles et de les redistribuer en cours de représentation. Ainsi, Derek Walcott, qui mit lui-même en scène la presque totalité des pièces dont il est l'auteur, avait pour pratique de faire jouer plusieurs personnages par un même acteur au cours d'une seule représentation, ou encore de faire intervertir les rôles à sa troupe d'un soir à l'autre.

    Dans Marie Laveau, vaste mais joyeux pandémonium créole, les filles de Marie se confondent, comme le font également les hommes de la bourse du coton, les esclaves encore enchaînés, ou encore les esprits hantant la mémoire trouble de cette Nouvelle-Orléans de pacotille où l'action se déroule. Charlie, le fossoyeur, le bouffon et le meneur de jeu, ouvre la pièce en décrétant, "the last quiverin' stroke of midnight, that means / Mardi Gras' finished in Old New Orleans". Les douze coups de minuit sont le coup d'envoi de l'inversion irrévérencieuse de tous les pôles dès cette fin de mi-carême : les esclaves noirs imitent copieusement les blancs dans la scène 3, tandis qu'à l'inverse un prêcheur évangéliste blanc est recruté, deux scènes plus loin, par trois planteurs pour s'en aller prêcher la magie noire sur Congo Square.

    Cette pièce témoigne mieux que toute autre du syncrétisme créatif qui préside à la fabrique littéraire caribéenne, mêlant des influences africaines (Marie et Sam sont bien nés outre-Atlantique, sur le continent noir, d'où ils ont notamment ramené le serpent Damballa), européennes (le carnaval mais aussi plus d'un genre théâtral Projet Marie Laveau, Association Passages en voix remanié ici) et américaines, du Nord (le blues) et du Sud (les rythmes caribéens). Elle affirme également les tenants d'une esthétique baroque (ou, comme on le dit parfois des auteurs du "boom" sud-américain anglophone et hispanophone, "néobaroque") faisant feu de tout bois, musique et danse, comédie et tragédie, farce et drame, grande histoire et anecdote, opérette et opéra, féerie et guignolade. Tous les personnages emmenés par Marie et son double masculin, Papa Sam, dans cette belle pièce se jettent dans une langue proliférante, excessive, ils se tournent résolument du côté d'une logorrhée ludique, jouissive et souvent littéralement musicale.

    Derek Walcott signe là un texte qui ne se livre pas facilement, qui multiplie les détours de la référence afin de ne pas être compris de tous. On est en présence d'une théâtralité problématique, antithèse de la générosité brechtienne, cette démarche claire qui vise à montrer clairement l'état du monde et de l'homme. Il y a quelque chose de beau et de pourri à la fois sur cette scène dont la règle du jeu est de berner le spectateur trop naïf et de ne se faire comprendre que de qui comprend déjà, dans cette dramaturgie dont le fonctionnement est la zone d'ombre portée sur le sens clair. Sans cesse en porte-à-faux entre la langue lisse et la langue âpre et sauvage qui vient des tréfonds de l'âme populaire, le spectateur est plongé dans la querelle du texte avec lui-même, emporté par une musique polyphonique qui brouille les pistes un peu plus avant. N'est parfois plus l'esclave celui que l'on croyait, et il faut être plus que vigilant pour suivre les aléas du duel : "And ain't no bigger fool than a fool who believe a fool, and you was a fool to believe me" dit Papa Sam à Bythunder dans Marie Laveau. Indéniablement, cette pièce dont l'action est sise à la Nouvelle-Orléans au début du dix-neuvième siècle témoigne bien de cette "pensée en archipel" qui nous vient, toutes langues confondues, de la Caraïbe contemporaine.

    Pour lire ou écouter le discours de réception du Prix Nobel : http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/1992/walcott-lecture.html

     

     

     

     

     

     

     


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  • Grâce au travail de l'association et des nombreux acteurs du projet, Marie Laveau verra le jour sous la forme d'une comédie musicale carnavalesque, ponctuée de chansons entêtantes. Ce spectacle propose un retour dans l'univers créolisé de la Louisiane, avec ses intrigues, ses luttes d'influence, son droit de cuissage, sa fracture raciale, le syncrétisme des religions chrétienne et vaudou.

    Vous avez aimé les chants proposés àl'automne au musée d'Aquitaine, alors venez découvrir la suite du travail des compositeurs et acteurs qui préparent une représentation complète de Marie Lavaux pour bientôt. En attendant, bientôt sur une scène près de chez vous, quelques scènes à découvrir:

    Quand ?

    le mercredi 8 avril, à 15h et 17h

    Où ?

    A la maison des arts sur le campus de Bordaux 3 accessible par le tram.

    Et pour nos lecteurs trop loin pour nous rejoindre, bientôt une rubrique making-off

     

    Cette pièce est sans doute, de toutes les pièces de Derek Walcott qui n'ont pas été publiées, la plus réussie et la plus achevée.

     


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